Wiki Littérature
Advertisement
Wiki Littérature

Zadig ou la Destinée est un conte philosophique de Voltaire publié en 1748 .

Zadig, jeune Babylonien sage et sagace, devient le premier ministre du roi Mobdar, dont l'épouse Astarté lui inspire une platonique passion. Jaloux, Mobdar menace de prendre Zadig, qui doit s'enfuir en Égypte ou il devient esclave, puis l'ami du marchand Sétoc, qui remarque sa sagesse et le libère. Apprenant la mort du roi Mobdar, victime d'un complot, et la capture d'Astarté par le seigneur Ogul, il part la délivrer. Après avoir remporté, par son intelligence et son courage, le combat qui devait désigné le futur époux d'Astarté, Zadig, au terme de ses épreuves, monte sur le trône royal : il y fait régner l'amour et la justice parmi ses sujets.

Zadig est un récit initiatique, dans lequel le héros manifeste, à travers déconvenues et aventures désastreuses, son courage, sa liberté et sa sagesse. Il traduit, d'une manière distrayante, l'opinion de Voltaire sur les maux d'ici-bas - en particulier, la sottise et la cruauté des ecclésiastiques et des grands de ce monde - ainsi que ses interrogations sur le rôle de la destinée. Loin de prôner le désespoir, l'écrivain philosophe constate que la providence pourvoit à l'harmonie universelle : "Il n'y a point de mal dont il ne naisse un bien."

Intrigue[]

LE BORGNE[]

Dans ce premier chapitre, Voltaire dresse le portrait de Zadig un Babylonien "né avec un beau naturel fortifié avec l'éducation". Zadig est jeune, riche et cultivé "persuadé que l'année était de de trois cent soixante et cin jours", il aimait et été aimé de la belle et jeune Sémire avec qui il devait se se marier. Lors d'une de leur promenade, des gardes sous la direction d'Orcan, voulurent enlever Sémire. Ce jeune Orcan était un homme de haut rang qui, par orgueil, se croyait plus à même de se marier avec Sémire. Elle fut blessée dans l'attaque mais remercia Zadig de l'avoir sauvée. Ce dernier, qui avait été blessé à l'œil gauche, contracta un abcès. Le médecin Hermès, expliqua qu'il ne pouvait le guérir et qu'il deviendrait borgne. Mais peu de temps après, Zadig retrouva l'usage de son œil et voulut l'annoncer à Sémire. Cependant, celle-ci ayant "aversion insurmontable pour les les borgnes", s'était mariée, dans la nuit, avec Orcan. Attristé et indigné, Zadig choisit de se marier avec une autre femme : Azora. Ils vécurent alors dans la douceur, malgré le fait que Zadig ait découvert chez elle des côtés qu'il n'appréciait guère.

LE NEZ[]

Azora qui rentrait d'une promenade était horripilée car elle était allée rendre visite à Cosrou qui veillait le corps de son mari près d'une rivière. Cette jeune veuve avait promis de rester à cet endroit tant que la rivière y coulerait. Cependant, Azora l'avait trouvé en train de "détourner le ruisseau", ce qui l'avait indignée. Face à tant d'hostilités, Zadig décida de faire croire à Azora qu'il était mort, après avoir mis dans la confidence son ami Cador. Azora apprenant la fausse nouvelle, fut attristée, Cador la consola au point qu'elle en éprouve une attirance. Et au cours du dîner, celui-ci fut pris de violents maux de ventre. Il expliqua alors que le seul remède à sa connaissance était de se frotter avec le nez d'un homme mort la veille. Après quelques temps d'hésitations, Azora décida d'aller couper le nez de son mari. Lorsqu'elle s'approcha de son cadavre, Zadig se releva. Il lui indiqua que ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas mieux que ce qu'avait fait Cosrou.

LE CHIEN ET LE CHEVAL[]

Peu de temps après, Zadig se sépare d'Azora et partit à la campagne pour étudier la faune et la flore. Un jour qu'il se promenait, il fut interrompu par un eunuque qui lui demanda s'il avait vu le chien de la reine. Zadig décrivit l'animal dans les moindres détails, mais affirma qu'il ne l'avait pas vu. Au même instant, le grand veneur du roi lui demanda s'il avait vu le cheval royal. A nouveau, Zadig décrivit l'animal, mais affirma qu'il ne l'avait pas vu. Croyants qu'il avait volé ces animaux, il fut arrêté et jugé. Lorsque les bêtes furent retrouvées, Zadig expliqua à la cour qu'il avait pu les décrire parfaitement, grâce aux indices qu'ils avaient laissés durant leur fuite. On s'étonna de tant de science et on lui rendit son amende. Il se promit de ne plus jamais dire ce qu'il avait déduit d'indices. Mais un jour où il se trouvait à sa fenêtre, il vit passer un évadé. Il affirma donc qu'il n'avait rien vu. Mais on prouva qu'il mentait et il dut payer une amende. Il se rendit compte que la vie était bien complexe.

L'ENVIEUX[]

Zadig, qui avait une très belle demeure avait décidé d'ouvrir sa bibliothèque aux savants, le matin, et d'inviter des convives le soir. Lors d'une discussion à la bibliothèque, on l'accusa - auprès de Yébor - d'aller contre les principes de Zoroastre (l'interdiction de manger du griffon). Cador, fit en sorte de régler la situation pour ne pas que Zadig soit puni. Ce dernier, mécontent d'être toujours accusé à tort, ferma sa bibliothèque. Il conserva ses repas et ses cérémonies étaient très prisées et attiraient des gens importants. Mais ceci attira aussi les convoitises d'un homme : Arimaze que l'on surnomme l'Envieux . Celui-ci voulut mettre un terme aux soirées de Zadig, car il n'acceptait pas qu'il soit si apprécié. Ainsi, il récupéra, dans un buisson, des vers qu'avait écrits Zadig sur le roi. Mais comme il pleuvait, il ne resta que la moitié de ses écrits, qui devenaient outrageants pour le roi. Arimaze les utilisa contre Zadig. Ce dernier fut donc emprisonné et ses biens confisqués. Plus tard, un oiseau du roi, rapporta à celui-ci la suite des vers de Zadig. Ceux-ci accolés aux autres, donnaient un éloge du roi. Zadig fut alors libéré et on lui rendit ses biens. Par cet acte, il devint un proche conseiller du roi.

LES GÉNÉREUX[]

Il y avait à Babylone, chaque année, une cérémonie qui récompensait les hommes les plus généreux de Babylone. Le prix décerné était une coupe d'or remplie de pierres précieuses. Pour choisir l'Homme le plus généreux, le roi, et le premier satrape, jugeaient les faits. Trois histoires retinrent leur attention : la générosité d'un juge, la donation d'une femme par l'homme qui l'aimait et la libération d'une mère au profit d'une femme. Le roi remit à chacun vingt mille pièces d'or et évoqua la générosité de Zadig. En effet, ce dernier avait dit, au roi, du bien d'un homme que celui-ci détestait. Il remit donc la coupe à Zadig. Tout finissait bien,Zadig se croyait "heureux", mais ce sentiment fut de courte durée.

LE MINISTRE[]

Le roi prit Zadig pour ministre. Zadig tentait d'être le plus juste possible dans ses décisions et d'appliquer au plus près la loi. Ainsi, en faisant croire à deux frères que leur père était vivant, il put juger celui qui méritait l'héritage que le père avait laissé avec pour consigne : à donner à celui qui l'aimait le plus. A la suite de cette affaire, il constata qu'il recevait une multitudes de plaintes contre un vizir nommé Irax. On se plaignait de son orgueil et de son mutisme. Zadig eu l'idée d'envoyer des personnes chez ce vizir, qui le complimenteraient jours et nuits. Très vite, Irax, fut incommodé de tant de compliments et jura qu'il serait plus avenant désormais, si on rappelait ces hommes.

LES DISPUTES ET LES AUDIENCES[]

Zadig était très apprécié en tant que ministre. Il trouva même une façon de répondre aux grands débats de son temps : associer les deux thèses qui s'affrontaient. Ainsi, il initia l'entrée au temple de Mithra du pied gauche et du pied droit et la prière en direction de l'Est, comme en direction de l'ouest, au choix de chacun. Il cherchait aussi à embellir la ville de Babylone et remit à la mode, le théâtre. Le roi et surtout la reine appréciaient grandement ses idées.

LA JALOUSIE[]

Cependant, la reine appréciait de plus en plus Zadig. Et lui-même, comprenait qu'il l'aimait et demanda de l'aide à Cador. Zadig voulut à tout prix rester fidèle à son roi, mais cet homme jaloux, repérant chaque indice, compris ce qu'il se passait. Il ordonna alors de faire tuer Astarté et ZADIG. La reine, avertie à temps, pressa Zadig de fuir la ville. Cador lui permit de s'enfuir pour Memphis et resta pour s'occuper de l'affaire. Zadig, seul, se demanda pourquoi il lui arrivait tant de malheurs.

LA FEMME BATTUE[]

Tandis qu'il errait en Égypte, Zadig rencontra une femme (ressemblant à Astarté) qui se faisait battre par son amant. Lui ayant demandé de la secourir, ce dernier se battit avec l'amant. Lorsqu'il l'eut tué, la femme s'en prit à lui de l'avoir fait mourir: elle l'aimait et il la battait pour de justes raisons. Indigné par son comportement, il s'en alla. Mais bientôt, quatre gardes de Babylone arrêtèrent la femme battue. Elle appela alors Zadig, pour qu'il lui vienne en aide. S'étant déjà pris au piège, il refusa. Il avait été blessé dans son combat et de surcroît, il ne voulait pas, avoir affaire avec les gardes de Moadbar. Il rejoignit le village.

L'ESCLAVAGE[]

Quand il arriva au village on l'accusa d'avoir tué Cléotofis et d'avoir enlevé Missouf. Zadig expliqua l'histoire et fut relaxé. Mais comme il avait tout de même tué un homme, il fut contraint à l'esclavage. Lui et son valet furent achetés par Sétoc, un marchand arabe. Celui-ci les ramena en Arabie. Dans un premier temps il prenait plus soin du valet, mais lorsque Zadig, aidé de sa science, lui expliqua certaines choses, Sétoc fit de lui son conseiller. Arrivés en Arabie, Zadig, grâce à ses talents, permit à Sétoc de gagner un procès qui l'opposait à un homme qui lui devait de l'argent. Cette victoire contribua à la renommée de Zadig dans l’Arabie.

LE BUCHER[]

Zadig devint alors l'ami de Sétoc. Par sa sagesse il lui fit comprendre qu'il était plus juste d'adorer leur dieu, que les choses de la nature (les étoiles). A la suite de cela, il modifia une coutume arabe : le bûcher de veuvage. Il montra (à Almona, jeune veuve) l'inutilité du geste qui ne renvoyait plus à de l'amour. Il convainc ainsi chaque chef de tribu de laisser les femmes en compagnie d'un homme avant de se mettre le feu. En un jour, cette coutume disparut.

LE SOUPER[]

Sétoc emmena Zadig à la foire de Bassora. Le soir au souper, il fut entouré par plusieurs hommes de nationalités étrangère : notamment, un Grec, un Égyptien, un Indien, un Celte et un Chinois. Chaque homme expliqua ses croyances religieuses. Rapidement, chacun voulut avoir raison et montrer sa supériorité. Zadig les mit d'accord en leur montrant qu'ils croyaient tous à une autorité supérieure (un dieu aux mêmes caractéristiques). Lorsque Sétoc et Zadig repartirent dans leur tribu, Zadig appris qu'il avait été jugé en son absence et qu'il allait être brûlé.

LE RENDEZ-VOUS[]

Zadig devait être brûler pour avoir fait supprimer la coutume du bûcher de veuvage et de ne pas avoir cru en « l'armée céleste » (les étoiles). Almona l'aida à le faire libérer.

LA DANSE[]

Sétoc, en lune de miel, envoya Zadig sur l'île de Serendib, faire son commerce. Là-bas, il fut très apprécié par les autochtones et fut, très vite, le conseiller du roi Nabussan. Par son sens scientifique, il conseilla le roi qui cherchait un trésorier : l'homme qui danse avec grâce, est honnête, en effet, il est léger car il n'a rien dans les poches. Nabussan le remercia avec de l'argent, Zadig l'utilisa pour demander des nouvelles de Babylone et d'Astarté. Le roi qui avait entendu Zadig parler de son amour, lui demanda de lui trouver une femme qui l'aimera pour ce qu'il est.

LES YEUX BLEUS[]

La seule femme que Zadig recommanda au roi avait les yeux bleus. Cependant, les lois persanes interdisaient d'aimer une femme aux yeux bleus. Zadig, accusé par tous, fuit l'île et se remit à la recherche de Astarté.

LE BRIGAND[]

Sur leur route, Zadig et son valet rencontrèrent un château de Arbogad. Ils se firent attaquer par ses gardes qui répondaient à la loi : ceux qui s'approchaient du château, devenaient la possession du roi. Mais pendant leur combat, le roi les sauva car il était intrigué par eux. Arbogad, voleur de sa profession, expliqua comment il était devenu si riche. Au cours de la discussion, Arbogad leur apprit la mort de Moadbar. Zadig surpris s'empressa de demander des nouvelles d'Astarté. Mais le voleur ne put lui répondre. Babylone était apparemment devenue la ville de tous les dangers. Le lendemain, Zadig était tourmenté par ces nouvelles et cherchait à en savoir plus. Il s'en alla, l'esprit vagabondant sur tout ce qui lui était arrivé.

LE PÊCHEUR[]

Continuant sa route, Zadig ressassait ses malheurs lorsqu'il rencontra un homme anéanti, prêt à mourir. Il lui raconta qu'avant d'être pêcheur, il était fromager à Babylone, il était riche. Mais il vendit des fromages à Zadig et à la reine Astarté. Quand il voulut être payé, ces deux personnages avaient disparu et il ne fut pas payé. Dès cet instant, sa vie bascula, il perdit sa femme (Orcan la garda), sa richesse et sa maison. Zadig, compatissant, lui demanda de rentrer à Babylone et de prend rendez-vous avec Cador. Entretemps, il sera revenu à Babylone et aura remis en ordre la ville. Il lui promit de lui rendre son argent, sans lui dire qui il était.

LE BASILIC[]

En rejoignant Babylone, Zadig rencontra des femmes qui avaient pour mission de cueillir du basilic pour leur roi Ogul. Ce basilic devait servir à guérir ce roi qui mangeant trop, avait perdu son dynamisme. Le roi Ogul avait promis que la femme qui lui trouverait du basilic, deviendrait sa propre femme. Un peu plus loin Zadig vit une femme voilée qui écrivait son nom sur le sable, il s'agissait d'Astarté. Après lui avoir raconté ce qu'il avait vécu, elle lui raconta ce qu'il lui était arrivé. Elle fut cachée par Cador, dans une statue avant que Moabdar put la tuer. Il la fit rechercher, et ses gardes lui ramenèrent Missouf.

Le roi, d'abord en colère, fit de Missouf, sa femme. Cette femme prit le pouvoir et engendra une guerre civile dans Babylone. Moabdar qui la suivait, devint fou après avoir demandé de l'aide à son dieu (Astarté parla dans la statue). Il mourut lors d'un combat et Astarté et Missouf furent arrêtées et vendues (notamment par Arbogad ). Esclave d'Ogul, elle cherchait en vain Zadig. Celui-ci alla voir Ogul, en lui faisant croire qu'il avait son remède. Il demanda en échange, la liberté d'Astarté. Elle repartit pour Babylone, Zadig resta et guérit Ogul avec de l'exercice. Il attira à nouveau des convoitises et devait être empoisonné à un dîner. Mais ayant reçu un courrier d'Astarté, il partit avant, la rejoindre.

LES COMBATS[]

Lorsqu'Astarté revint à Babylone, on la reconnut comme la reine. On mit en place un tournoi pour que chaque homme se batte. Le gagnant (le plus fort et le plus sage) deviendrait le roi. Quand Zadig appris cela, il s'inscrivit pour se battre. Par sa force et son ingéniosité il gagna la première épreuve. Mais l'épreuve suivante venant le lendemain, il s'endormit. Un vil combattant (Idobad) perdant à l'épreuve du combat, lui échangea son armure et alla à l'épreuve suivante à sa place. Zadig qui se leva tard, ne put rien faire à cela. Astarté fut anéantie. Zadig, dépité et se rappelant de son éternelle malchance, partit sur les bords de l'Euphrate.

L'ERMITE[]

Dans sa promenade, zadig rencontra un vieillard ermite. Ils s'échangèrent quelques paroles et se promirent de rester ensemble jusqu'à Babylone. Au cours de leur trajet ils se firent héberger par plusieurs personnes. Mais à chaque départ, Zadig était surpris de l'attitude de l'ermite : il volait l'argent d'un riche, il le donnait à un avare ; il mit le feu à la maison d'un honnête homme et noya un jeune homme. Zadig, mécontent de tout ceci, en fit part à l'ermite. Mais celui-ci se transforma en ange et expliqua son comportement. Il lui précisa que les malheurs ne s'abattaient pas sur quelqu'un en particulier, mais qu'ils devaient être ressentis comme un acte de Providence. Une certaine aide pour la vie de l'Homme.

LES ENIGMES[]

Arrivant dans Babylone,Zadig fut recueilli à bras ouvert. Il voulut entrer au tournoi pour l'épreuve des énigmes. On l'accepta. Il gagna cette épreuve et se battit contre Idobad pour montrer qu'il lui avait volé son armure. Le combat gagné, il fut sacré roi et retrouva Astarté. Il tint ses promesses et donna une maison au pêcheur,demanda à Orcan de lui rendre sa femme , appela Sétoc, Cador, Arbogad à son service. Zadig avait pris en compte les conseils de l'ange, il était alors le plus heureux des Hommes.

Sources[]

  1. Édition illustrée de 1778 - Consultable sur Gallica
  2. 2,0 et 2,1 Première édition - Notice BnF

Navigation[]

XVIIe◄ ►XIXe
ŒUVRES DU XVIIIe SIÈCLE
Romans
Français
Lettres persanes (1721) • Candide (1759) • Les Liaisons dangereuses (1782) • Jacques le Fataliste et son Maître (1796)
Nouvelles & Contes
Français
Zadig (1748) • Micromégas (1752) • Supplément au Voyage de Bougainville (1796)
Théâtre
Français
Le Jeu de l'amour et du hasard (1730) • Le Barbier de Séville (1775) • Le Mariage de Figaro (1784) • La Mère coupable (1792)
Essais
Français
L'Encyclopédie (1751-1772)
Advertisement