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Comédiens

Farceurs Français et Italiens (1670) De gauche à droite : Molière dans le costume d'Arnolphe, Jodelet, Poisson, Turlupin, Le Capitan Matamore, Arlequin, Guillot Gorju, Gros Guillaume, Le Dottor Grazian Balourd, Gaultier Garguille, Polichinelle, Pantalon, Philippin, Scaramouche, Briguelle et Trivelin

Le XVIIe siècle en France est par excellence le siècle du théâtre. Ce genre en plus d’être une représentation comique, un évènement artistique et littéraire est un prolongement de ceux de la cour ou des salons ; c’est un véritable rite social. Aucun genre ne dépend davantage de la réalité sociale contemporaine. Nous allons montrer comment la comédie, en plus de divertir, permet de dépeindre cette réalité sociale contemporaine. Le théâtre a donc une importance dans la société au XVIIe siècle, il est donc impératif ici de faire connaissance avec les interprètes, et de détailler l’atmosphère d’une représentation de l’époque, ceci permettra tout d’abord de replacer la comédie dans son cadre historique.

Acteurs et Théâtres

Nombreux sont les comédiens qui à leurs débuts sillonnent la province, jouant de ville en ville sur des scènes improvisées (comme Tabarin et Mondor) ; nous pouvons suivre leurs aventures burlesques dépeintes dans le Roman Comique de Scarron. Néanmoins ces troupes ambulantes n’étaient pas toujours grotesques ; deux sont devenues célèbres la troupe de Floridor et surtout celle de Molière après l’échec de l’Illustre Théâtre.

La difficulté pour ces troupes, a été de s’imposer face aux troupes déjà bien assises des théâtres de Paris. Ainsi l’Illustre théâtre n’a pas réussi à s’imposer face aux troupes de l'Hôtel de Bourgogne et du Marais en 1644. Ces deux théâtres sont en effet plus anciens, et donc plus importants. L’hôtel de Bourgogne (ses origines remontent au Moyen-Age avec les Confrères de la Passion) a le monopole des représentations jusqu’en 1600 date d’installation de la troupe rivale au jeu de paume du Marais, où l’on joue la farce avec Jodelet.

Nous retrouvons Turlupin, Gros-Guillaume et Gautier-Garguille dès 1628 à l’Hôtel de Bourgogne nommée « Troupe royale ». Cependant Molière revient en 1658 et s’impose cette fois face à ses rivaux. Sa troupe reçoit le titre de «Troupe de Monsieur » et s’installe en 1661 au Palais-Royal salle qu’elle partage avec les comédiens Italiens. C'est derniers sont très en vogue à Paris. Leur mimique est très expressive et ils improvisent sur un simple scénario, c'est le principe de la commedia dell'arte. Le public français est heureux de voir reparaître, dans des aventures toujours renouvelées, des personnages stéréotypés: Arlequin, Pierrot, Polichinelle, Pantalon.

Après la fusion entre les troupes de l'Hôtel Guénéaud (composé de la troupe du Marais et de celle de Molière) et de L'Hôtel de Bourgogne en 1680, Louis XIV fonde la Comédie-Française qui s'installe en 1687 rue des Fossées-Saint-Germain (aujourd'hui rue de l'Ancienne-Comédie).

Le Théâtre, un spectacle

Salle

La Salle : L’agencement des salles était à peu près le même qu’aujourd’hui, mais le parterre était réservé aux hommes qui s’y tenaient debout, il était fort turbulent. Galeries et loges accueillaient le public élégant. La scène était de petite taille, et éclairait par des chandelles fixées au mur, puis par des lustres.

La Salle

L’agencement des salles était à peu près le même qu’aujourd’hui, mais le parterre était réservé aux hommes du peuple qui s’y tenaient debout. Galeries et loges accueillaient le public élégant. La scène était de petite taille, et éclairée par des chandelles fixées au mur, puis par des lustres.

Les costumes et les décors

Les acteurs avaient des costumes 'haute fantaisie'. Par exemple nous pouvions voir sur les scènes des comédiens vêtues «à la romaine » portaient un chapeau à plumes et des gants !

Pas plus de souci de la couleur locale ni du réalisme dans le décor. Au début du siècle, on utilisait toujours les décors simultanés, mais l’arrivée et le triomphe d’une règle nouvelle : l’unité de lieu ; entraina l’unité de décor. Ainsi le décor classique d’une tragédie devient «un palais à volonté» et d’une comédie «une place de vile » ou un intérieur stylisé.


Les pièces à machines

Pièce à machines

Pièce à machines : L’Andromède de Corneille. Persée, monté sur Pégase, fond sur le monstre du haut des airs. (Machinerie de Torelli)

Dans ces pièces une machinerie savante permet les effets les plus divers, dans l’ordre de la féerie (changements à vue) ou de l’imitation de la nature (flots agités, nuages se mouvant dans le ciel). Ces pièces pourtant en contradiction avec les règles classiques sont très appréciées du public.

Celui qu’on admire, ce n’est ni l’auteur, ni l’acteur, mais les inventeurs de ces machineries, (le plus connu reste Nicolas Sabbattini).

Les plaisirs de l'île

Plaisirs de L'Ile enchantée dans le parc de Versailles. La Princesse d’Elide de Molière.

Les Divertissement Royaux

Sous Louis XIV, le théâtre est d'abord un plaisir, plaisir de choix sans doute, mais non pas, comme nous serions tentés de l'imaginer, jouissance purement intellectuelle. Ainsi Le Bourgeois Gentilhomme et Le Malade Imaginaire sont des comédies-ballets: la danse, la musique, les déguisements viennent égayer le réalisme psychologique et ajouter au comique la fantaisie.




Les règles de l’art Classique et contestation

Les trois unités

Il s’agit ici de faire un bref résumé des règles du théâtre classique, tout en soulignant et les véhémentes protestations portées contre elles.

  1. L’Unité d’action est celle qui prête le moins à discussion. Généralement cette unité inclut le fait que la pièce ne met en scène qu'une seule action principale. Il peut y avoir des intrigues secondaires si elles ne gênent pas l’action principale mais ces dernières doivent trouver leur résolution au plus tard en même temps que l'action principale. Néanmoins des divergences peuvent se manifester sur son interprétation précise, mais elle parait indispensable !
  2. L’Unité de lieu n’est pas sans présenter d’inconvénients :
  • Elle exclut la représentation de certains lieux historiques
  • Ainsi comme nous l’avons vue auparavant elle entraine une unité de décor. Les règles se sont imposées imposée au nom d'une vraisemblance non justifiée.
  1. L'Unité de temps Quel est donc le sens l'unité de temps qui a su déranger les dramaturges, comme Corneille avec Le Cid.

Récit et Bienséances

Contrairement à la loi des trois unités, l’utilisation du récit et des règles de bienséances concerne d’avantage la tragédie.

Plaire au public

Pour certains les règles ont été fécondes et créatrices, pour d'autres elles ne sont pas considérées comme des recettes infaillibles pour produire un chef-d’œuvre: tel est l’écueil que n’éviteront ni les médiocres au XVIIe siècle, ni les écrivains du XVIIIe siècle. En effet les règles ne remplacent pas le génie, et ne font pas les chefs-d’œuvre. C'est là le sens de la protestation de Molière : " Vous êtes de plaisantes gens avec vos règle dont vous embarrassez les ignorants, et nous étourdissez tous les jours. Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l'art soient les plus grands mystères du monde, et cependant ce ne sont que quelques observations aisées, que le bon sens a faites qur ce qui peut ôter le plaisir que l'on prend à ces sortes de poèmes... Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin. (Critique de l’École des Femmes, sc VI.)

Fonctions de la comédie

Le beau Molière

Molière, par Mignard (Musée de Chantilly)

Qui mieux que l’œuvre de Molière, Tartuffe, peut parfaitement illustrer les fonctions de la comédie ?

Cette pièce de théâtre, met en scène un homme d 'église, qui se révèle être en réalité un faux dévot, d'une extrême hypocrisie. a fonction même de la comédie est donc comme l'exprime si bien Molière de corriger les mœurs par le rire, castigat ridendo mores, en faisant ressortir les vices des hommes, en montrant leurs ridicules.

Au XVIIe siècle, les dramaturges s'attaquent, par le biais de l'humour, à la société de leur temps en mettant en scène des personnage de condition basse ou moyenne. Molière, y apporte de nouvelles dimensions, notamment en ayant recours à des personnages nobles pour produire l'effet comique, ou en y mêlant, en plus du rire, des situations relevant du pathétique et même du critique.

Au delà du rire provoqué que ce soit dû au comique de situation, de geste, de mot, de caractère ou encore de mœurs, chaque pièce de théâtre s'accompagne d'un message destiné à instruire le public.

Dans Tartuffe, Molière s'attaque à l'hypocrisie. Dans l'École des femmes, il dénonce l'ignorance dans laquelle on maintenait les femmes au XVIIe en montrant malicieusement que la raison vient aux femmes en même temps que l'amour. Dans Le Malade imaginaire, Molière dénonce les abus du corps médical et met en valeur les servantes : gardiennes du bon sens, plus intelligentes qu'il n'y paraît. Tout les mœurs sont passé au crible par l'intermédiaire de caractère caricaturaux : les femmes débordent de naïveté, alors que les hommes, eux, font souvent preuves d'une rare stupidité, comme Orgon qui est à la merci de Tartuffe.

La Grande comédie, cherche donc, en divertissant le public, à instruire la société du XVIIe en dénonçant les mœurs des différentes catégories sociales.

Sources

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